• Les élus vont se mettre en situation de handicap

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    De gauche à droite : Jacques Asfaux, président de l'association Valentin-Haüy ; Bernard Duolé, président de l'association Handi'Spina, et Jocelyne Carjuzaa, déléguée de l'AFM Téléthon./ Photo Cyrille Marqué.
     
    (L'article ci-dessous est issu du journal "la Dépêche du Midi" du 30/09/2017)

    À l'occasion de la semaine nationale de l'Accessibilité, le collectif Access 65 a décidé de mettre en situation de handicap les responsables des cinq villes les plus importantes du 65.

    «Il n'y a rien de mieux que de se mettre à la place des personnes handicapées pour se rendre compte de leurs difficultés.» Bernard Duolé, président de l'association Handi'Spina, et Jocelyne Carjuzaa, déléguée départementale de l'AFM Téléthon 65, présentent la nouvelle action menée par le collectif Access 65 «pour favoriser la prise de conscience» des élus et des responsables des services municipaux des cinq villes les plus importantes du département. Cette année, en raison des nombreuses échéances électorales, le baromètre sur l'accès des treize villes les plus importantes du département n'a pu être réalisé. Dans le cadre de la semaine nationale de l'Accessibilité, du 2 au 6 octobre, ils ont décidé de les mettre en situation de handicap en leur proposant des parcours «à l'aveugle» en fauteuil roulant, avec des cannes anglaises, des bandeaux devant les yeux ou des poussettes doubles utilisées par les parents de jumeaux. «Cette action est un prétexte pour entamer un dialogue et ne pas mettre le doigt seulement sur ce qui est négatif, souligne Bernard Duolé. Nous voulons leur montrer ce qui a déjà été fait et ce qui reste à faire et créer une émulation entre les municipalités.»

    Ainsi, le collectif donne rendez-vous à tous ceux qui le souhaitent le lundi 2 octobre à Bagnères-de-Bigorre, le mardi 3 à Lannemezan, le mercredi 4 à Lourdes, le jeudi 5 à Tarbes et le vendredi 6 à Vic-en-Bigorre, tous les jours à 14 h 30.


    Un collectif qui donne de la voix

    À l'origine du baromètre de l'accessibilité des villes du département, le collectif Access 65 réunit l'Association des paralysés de France (APF) 65, l'association Valentin-Haüy, l'AFM Téléthon, Handi'Spina. Son but ? «Pouvoir réunir nos forces et nos besoins pour mieux faire entendre la voix du monde du handicap», selon Bernard Duolé.

  • Comité interministériel du handicap : des orientations précisées, l’impasse sur la compensation et de fortes inquiétudes sur l’AAH

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    Paris, le jeudi 21 septembre 2017

     

    COMMUNIQUÉ DE PRESSE

     

    Comité interministériel du handicap : des orientations précisées, l’impasse sur la compensation et de fortes inquiétudes sur l’AAH

     

    La tenue de ce Comité interministériel du handicap (CIH), dès le début de quinquennat, est un signal positif soulignant, avec l’engagement du président de la République, la mobilisation du Premier ministre et de son gouvernement avec l’appui de la secrétaire d’État aux personnes handicapées pour porter la politique du handicap, avec une approche transversale et inclusive.

    La « feuille de route » du gouvernement apporte des éclairages sur les premières orientations et décisions pour ce début de quinquennat. Des chantiers vont s’engager et l’APF réaffirme sa volonté d’être partie prenante des travaux qui vont se poursuivre avec les différents ministères afin d’apporter son expertise militante et professionnelle.

    Si certaines orientations vont dans le bon sens telles que la revalorisation de l’AAH, les dispositions liées à l’accessibilité (bilan des Ad’AP réalisé en transparence) et au logement (logement évolutif),  la réponse accompagnée pour tous et l’éducation ; l’APF est inquiète de certaines mesures qu’elle découvre concernant l’AAH (nouvelle base du calcul des ressources du conjoint, fusion des compléments AAH).

    Par ailleurs, l’absence d’orientations concernant la prestation de compensation du handicap n’est pas compréhensible alors que les besoins d’aide humaine, de financement des aides techniques, de l’aménagement du logement et du véhicule figurent parmi les préoccupations majeures des personnes en situation de handicap[1].

    AAH : une revalorisation confirmée mais des nouvelles orientations inacceptables

    La promesse de campagne pour la revalorisation du montant de l’AAH est tenue.

    Les personnes en situation de handicap devront toutefois attendre un délai de 2 ans pour voir se concrétiser totalement cette annonce. Et l’APF rappelle que ce montant de 900 € annoncée pour fin 2019 restera inférieur au seuil de pauvreté. Quant aux bénéficiaires de pension d’invalidité ou de rente – dont le montant est parfois très faible – ils ne sont toujours pas concernés par cette mesure.

    Par ailleurs, l’APF a découvert deux mesures connexes choquantes (calcul des ressources du conjoint et fusion des compléments AAH) indiquées dans le dossier de presse du gouvernement : tous les bénéficiaires de l'AAH ne profiteront pas des 90 euros de hausse. Pire, certains pourraient même y perdre !

    Concernant le nouveau calcul annoncé pour la prise en compte des ressources du conjoint (rapproché des règles de calcul du RSA) et même avec la revalorisation de 90 euros, le plafond de ressources pour le couple serait de 1 350 euros par mois, contre 1 621,78 euros aujourd'hui. Avec cette baisse du plafond, les allocataires de l'AAH vivant en couple (plus de 250.000 bénéficiaires) vont perdre une partie conséquente de leur AAH, au maximum 272 euros par mois, y compris en tenant compte de la revalorisation.

    Enfin, concernant le projet de fusion des deux compléments de l'AAH non cumulables (le complément de ressources qui s'élève à 179,31 euros par mois, et la majoration pour la vie autonome à 104,77 euros) le dossier de presse sous-entend qu’un nivellement par le bas est l’option retenue par le gouvernement.

    Concrètement, cela constituerait une perte de 75 euros par mois pour les 65 000 personnes bénéficiaires du complément de ressources. Pour celles-ci, la majeure partie de la revalorisation de 90 euros serait absorbée, le gain ne serait plus que de 15 euros par mois à terme, sans compter la baisse prévue des APL. Ces mesures sont inacceptables, d'autant qu’elles touchent les personnes les plus lourdement handicapées, celles qui ne peuvent avoir de revenus professionnels.

     L’APF alerte le président de la République et son gouvernement de la dimension terriblement négative de ces mesures qui va à l’encontre de l’ambition et des intentions affichées, que l’APF soutient, d’une société plus inclusive et de lutte contre la pauvreté des personnes en situation de handicap.

     

    CONTACT PRESSE :

    Evelyne Weymann

    evelyne.weymann@apf.asso.fr

    01 40 78 56 59 - 06 89 74 97 37

    [1] Voir les résultats du sondage Ifop pour l’APF